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Dans le Filipino Mirror

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Événements : La musique de Tristan Lauber

par Rose Raguindin.

Manille s’est vue séduire dernièrement par Tristan Lauber, le pianiste canadien, qui lui a offert une remarquable interprétation de Mozart, Schumann et Moussorgsky.

Pour le pianiste canadien la musique est une mission dont il ne peut se priver.

« La musique devient presque une thérapie qui m’est nécessaire à la vie« , nous raconte M.Lauber, qui a donné un concert mémorable à l’université des Philippines à Diliman.

Il eut sa piqûre pour la musique classique durant les étés qu’il a passés en Suisse. Son grand-père maternel l’amenait à un festival au bord du lac ou des groupes de différents pays jouaient. Cela l’a tellement marqué qu’il a demandé à ses parents de lui acheter ses premiers disques de musique classique, des oeuvres de Mozart et Beethoven. Son père, pour sa part, l’a également influencé. Il était en effet un guitariste amateur de rock. Pour ces raisons, ses héros durant son enfance étaient autant Beethoven qu’Elvis Presley.

M. Lauber détient un doctorat en interprétation de l’université de Montréal et a remporté de nombreux prix; entre autres au concours de musique du Québec et du Canada ainsi que le premier prix en musique de chambre au concours CIBC en 1989. Il a aussi reçu des bourses et des prix du conseil des Arts et des Lettres du Québec et de la Fondation des Amis de l’Art.

Au fil des années, ses intérêts se sont étendus. « Je me suis amusé un peu au jazz, mais pas de façon professionnelle , bien que je me sois promis d’essayer ce genre dans trois ou quatre ans peut-être, lorsque mon répertoire classique aura augmenté et que j’aurai plus de temps. » Il trouve le jazz fascinant, mais il reconnaît que c’est un langage différent. Il y a très peu de pianistes qui puissent jouer du classique et du jazz à un niveau professionnel.

Lorsqu’on lui demande quelle est l’influence la plus importante sur son esthétique, il répond « j’ai une passion pour le répertoire romantique, c’est celui pour lequel j’ai le plus d’affinités. La grande tradition russe m’inspire, le jeu des pianistes tels que Richter et Gilels m’a profondément affecté.«  Il a aussi exprimé une grande admiration pour Anton Kuerti, qu’il décrit comme un spécialiste de Beethoven, pour André Laplante et aussi son premier professeur Marc Durand.

M. Lauber s’est rendu compte que les Philippins ne préfèrent pas la musique classique. Il a noté quelque chose qui sort de l’ordinaire par contre; l’orchestre Philharmonique Philippin ne comprend aucun musicien étranger, ce qui n’est pas la norme pour les pays asiatiques.

Puisqu’il doit consacrer 5 à 6 heures à sa pratique quotidienne, il lui reste peu de temps pour penser à autre chose. Le piano peut devenir épuisant, tant au niveau mental que physique, et c’est ici que la passion joue son rôle. Selon Tristan, le dévouement et la passion sont primordiaux si l’on veut voir fleurir sa carrière.

Le concert récent de M. Lauber fut commandité par l’ambassade canadienne, pour commémorer le 50ème anniversaire des relations bilatérales Canada-Philippines depuis 50 ans, le Canada maintient des liens culturels avec les Philippines. Il a envoyé maints artistes canadiens et a reçu de nombreux artistes philippins.